dimanche, décembre 03, 2006

Fragment d'histoire

Pourquoi me suis-je souvenu de cette journée passée avec ma mère et ma grand-mère? Pourquoi aujourd'hui ai-je en mémoire ce doigt pointé vers une grosse bâtisse du XIX° siècle, et les mots de ma grand-mère "le château de grand-père".
Nous étions à Chalonne-sur-Loire, ou Chemillé, je ne sais plus, et ma grand-mère nous a proposé un détour. Ni ma mère ni moi ne connaissions cette route, mais Bonne-Maman semblait suivre le chemin tracé par ses souvenirs. Puis elle nous a fait ralentir et nous avons frôlé un grand portail au travers duquel j'aperçu une grande maison de brique et de pierre. "Le château de grand-père".
Ce grand-père était en fait Pierre Masson, le grand-père de son mari. Orphelin, il avait été placé très tôt dans une ferme comme gardien de vaches. Mais le gamin avait les idées larges et rêvait de bâtir une fortune. Il commença par acheter une vache, à l'engraisser, puis la revendit. Il acheta alors un veau. A son tour il l'engraisa, la vendit puis acheta deux veaux. Et c'est ainsi qu'il devint maquignon, ou marchand de bestiaux. PLus tard, il acheta des fermes, des terres, des vignes, un commerce à son fils (mon arrière-grand-père). Il avait alors des envies de luxe et les fermes qu'il laissa à ses deux aînés étaient en réalité des propriétés très confortables pour l'époques, de grosses maisons plantées au milieux de dépendances. Puis sur la fin de sa vie, il entreprit d'acheter un château. Il fallait être bien orgueuilleux pour vouloir afficher sa réussite de façon aussi ostentatoire. Il mobilisa alors toute ses dernières énergies pour acquerir le château de la Jumellière. malheureusement, il mourrut, d'après ma grand-mère, la veille de la signature de l'acte de vente.
Par la suite, trois générations vécurent des fruits du travail de Pierre Masson et laissèrent péricliter la fortune familiale. Quand ma mère, petite fille, a connu les oncles paternels de son père, ils vivaient dans des cours de ferme boueuses menant à des maisons délabrées. Il reste de cette légende familiale comme un gout d'inachevé. Personne pour vouloir à nouveau rivaliser avec les elites locales, personne pour chercher à se tailler une fortune, personne pour oser rêver aux salons dorés d'un château du XIX° siècle. Qu'importe, le petit garçon que j'étais à l'époque n'a jamais oublié l'apparition de la Jumellière dans la saga familiale et continuera de songer à ce qu'à pu accomplir son ancêtre.

5 Comments:

Anonymous Anonyme said...

-> Par la suite, trois générations vécurent des fruits du travail de Pierre Masson et laissèrent péricliter la fortune familiale

Oui, ça c'est passé un peu comme ça chez nous aussi.
Bref.
Achetons une vache. Faisons une robe.

12:01 AM  
Anonymous Anonyme said...

Olala, les bourgeois de la campagne !!!

2:16 PM  
Blogger anetz said...

tu sais ce qu'ils te disent les bourgeois de la campagne!!!

3:14 PM  
Anonymous Anonyme said...

Euh non ? quoi donc ?

3:24 PM  
Blogger anetz said...

ils te disent "je t'aime, je t'aime de la vie. Vivons-nous, survivez-moi"

9:24 AM  

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