mardi, novembre 14, 2006

L'heure du temps jadis

C'est vrai dans le fond. Nos ancêtres, mes ancêtres, savaient raconter des histoires. Ils avaient certainement une imagination plus fertile puisque leur quotidien n'était pas baigné en permanence par des images venues s'imposer à eux. Pas de télé pour illustrer une actualité, pas de panneaux publicitaires pour dicter des canons sociaux, pas de papier glacé pour adoucir la cruauté du monde. Chacun, avec les capacités propres à son esprit, recréait un bestiaire, reconstruisait le film des évènements de son temps, dans sa propre temporalité. La veillée était le lieu de confrontation des imaginaires, et l'oralité venait les mettre en mouvement.
Fier de cette tradition ô combien séculaire, je me propose, ma Sucrette, de me lancer dans une narration. Je n'ai pas encore défini ce qui sera le sujet de ce que j'ai envie de produire, mais peu importe. Acceptons l'idée que l'histoire varie au gré de mes humeurs, acceptons même que je revienne sur un chapitre pour en modifier le sens ou le rythme. Pour que tu distingue bien ma vie de cette fantasmagorie, j'adopterai une nouvelle couleur. Elle sera rouge. Je ne sais pas bien pourquoi cette couleur, mais elle me semble être celle de l'apostrophe et de l'interpellation.
Je me lance