The kind warrior
Je ne t'ai jamais parlé du temps incalculable que je passe au ciné, ma Sucrette. A vrai dire, c'est peut être ma seule réelle activité. Et aujourd'hui j'ai vu un film qui m'a donné envie de partir loi, avec le souvenir de toi comme seul bagage.
Ce merveilleux film, c'est Grizzlyman, un documentaire de Werner Herzog tiré des bandes enregistrées par un illuminé, Timotey Treadwell. Ce type a quitté une carrière d'acteur raté pour rejoindre la société des ours. Une bien belle leçon qui m'a donné des rêves.
Je me suis vu sur une île de la Loire, l'île Kerguelen à Anetz, ou bien l'île Mocart. Juste un toile de tente (par contre je serai intransigeant sur l'imperméabilité de la toile... on parle quand même d'Anetz). Et moi, face aux éléments, face à une nature sauvage et indomptée, je tenterai modestement de sauver les sternes de Loire. Mais si! tu sais, cette espèce proche des hirondelles qui vient nicher sur les berges en été. Leur disparition serait, aux yeux de l'humanité, une bien triste perte. J'ai presque envie de parler d'une tête dont on constaterait la chute des cheveux en se disant qu'il en restera toujours bien assez. Et un matin on se réveille avec les tempes dégagées. Oui, Sucrette, les tempes dégagées!
Et moi, bras armé de ces petits oiseaux inoffensifs, je m'interposerai entre cette nature innocente et la vie des hommes! Moi j'affronterai la folie destructrice de ceux qui se sont appropriés le droit de vie sur la planète! Je n'ai pas encore un plan de bataille mais ça viendra, les opérations choc pleuvront, c'est moi qui te le dis.
Par contre, si je pouvais garder mon flacon d'Egoïste, deux ou trois belles chemises (Kenzo, ça te dit quelque chose?) et avoir des toilettes propres à disposition, mon combat n'en aurait que plus de valeur. Non?
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