lundi, mars 13, 2006

Ma petite vie animée

Je dresse un rapide bilan de mon week end, pour que toi, ma Sucrette, tu partages encore un peu mon quotidien.
Samedi a été une journée particulièrement riche en évènements spéciaux. Je devais voir une amie pour un café après mon boulot au musée. J'arrive donc à la station de métro et l'attends, ma musique dans les oreilles. Je voyais bien un groupe de "barbus" à un angle de rue, mais j'évitais de les regarder. Ils se sont approché de moi, et l'un d'eux m'a parlé. Je ne l'entendais pas, mais j'ai cru comprendre qu'il me saluais en arabe. J'ai donc coupé ma musique, oté mes écouteurs, et constaté qu'il me lançait bien un salamaek. J'ai alors répondu en arabe, par politesse. Fatale erreur! Un petit, tout vieux, édenté, m'a alors loué le prophète, Dieu et le paradis. Je ne savais quoi faire, comment m'en défaire. J'avais beau dire que je n'étais pas musulman, je pense qu'il avait bon espoir que je finisse par entendre les voix de sa religion. Après avoir promis que je réfléchirais à toutes ces belles paroles, que je viendrais écouter son enseignement dans leur local, ils ont fini par me laisser dans la misère de mon ignorance religieuse.
Plus tard dans la soirée, vers 23h précisément, je devais rejoindre des amis dans le XI° arrondissement. J'emprunte donc la rue Popincourt. Et là, approchant d'une impasse donnant sur cette rue, je vois deux jeunes gars s'avancer brutalement. Le plus proche de moi me bouscule en me disant "maintenant tu rentres par là". J'ai revu mon agression à Nanterre, la terreur de ce moment d'impuissance où j'ai endossé le rôle de la victime. J'ai i mmédiatementlancé un "non" débile et je suis parti en courant. J'ai sans doute eu l'air absolument idiot, détallant dans la rue sans m'arreter. Mais j'avais besoin d'évacuer ma peur.
Mes émossions passées, nous sommes allé danser au Mix Club à Montparnasse. En résumé, c'est une boîte où il faut impérativement avoir moins de 22 ans, être fils d'avocat ou de cadre supérieur, si possible libanais ou syrien, et hétérosexuel en recherche d'affirmation. N'entrant dans aucun de ces cadres, j'ai eu beaucoup de mal à apprécier le "spectacle" qui était offert à nos yeux au cours de la soirée. Deux danseurs et quatres bimbos se trémoussaient en toute vulgarité sur un podium, mimant des actes sexuels primaires et anti-hérotiques. J'ai eu l'impression d'être sale en assistant à ce spectacle affligent, et en constatant que manifestement des danseurs y prenaient un certain plaisir. J'ai beaucoup de mal à comprendre qu'on puisse chercher à se faire siffler par des adolescents encore boutonneux. Il y a encore des motivations qui m'échappent dans la vie.
Je suis donc ressorti de ce samedi en détestant les barbus, la rue Popincourt, et les jeunes hétéros. Un bien beau bilan en vérité.