mardi, avril 04, 2006

Rue des plaisirs (le come back de la suite)

Oui mais voilà Sucrette, la rue Meslay a été bien plus encore.
La rue Meslay, c'était aussi gérer Cédric et Nicolas dans leurs périodes de pleine hormone... Je travaillais jusque tard à cette époque là. On me demandais, à moi, de téléphoner à des artisans du bâtiment pour prendre des render-vous avec des commerciaux... A moi, Philippe Maillet, handicapé de la communication on m'a obligé pendant sept mois à parler dans un combiné à des inconnus. Toujours est-il qu'après une de ces longues soirées de lutte avec la communication moderne, je rentre à l'appartement. Je pousse la porte et reste plongé dans le noir. Aussitôt deux voix lancent des grands "CHHHHHHHHUT!!!". Je distingue bien deux présences près de la fenêtre. Tiens, les rideaux ne sont pas tirés? Nicolas et Cédric, tout excités me tirent par le bras et m'amènent jusqu'à la fenêtre. Comme eux je regarde, mais je ne comprends pas immédiatement la raison de leurs gloussements. Et puis j'aperçois ce garçon, nu, étendu sur son lit, en train de se masturber. Une heure qu'il s'astiquait l'animal, et une heure que mes meilleurs amis attendait qu'il arrive à l'extase.
Après avoir percé l'intimité de ce jeune homme, il nous a été indispensable de savoir ce qu'il allait devenir. On l'a donc vu sortir tard le soir, seul, dans les rues de Paris; et se réveiller le matin, accompagné d'une jeune femme. Bien sur, cette présence féminine n'altérait en rien ses capacités masturbatoires.
La rue Meslay a aussi été le terrain de glande de pas mal d'étudiant d'histoire de l'art de la rue Michelet. Il était de notoriété publique que je préférais suivre les débats télévisuels d'Evelyne Thomas ou les épisodes de Sunset beach, plutôt que de me pencher sur les archives de l'architecture coloniale. Donc c'était un défilé permanent de gens, de jeunes filles à vrai dire, à la recherche d'évasion dans leur programme de recherche. J'étais le défouloir, la soupape de la cocotte minute. Du coup j'ai trouvé la motivation nécessaire à achever ma maîtrise à partir du mois d'avril...
Et puis rue Meslay, on savait s'amuser. Qui n'a jamais été présent aux soirées qu'on y donnait n'a pas connu le charme des réceptions mondaines. Entre Florence et Anne-Laure, c'était une sorte de compétition au snobisme. "Tout ce que je demande à un homme c'est de m'emmener à l'opéra au moins une fois par semaine!". "Qu'il m'entretienne, mais surtout qu'il ne soit pas trop présent!". Elles étaient si droles toutes les deux, et elles y mettaient tellement d'ironie.
Voilà, en résumé ce qu'il me reste de ces deux années perchées au quatrième étage du 62 de la rue Meslay

2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

C'est dingue tout ce qu'on a vécu là-bas quand même. Un seul regret : on aurait du prendre des photos du mec, non ? En tous cas,cette évocation des vieux souvenirs est très touchante ! Merci Philippe !

12:21 AM  
Anonymous Anonyme said...

et à quand NOTRE collocation ?

(jamais, sans dutes

1:05 PM  

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