samedi, janvier 20, 2007

Pourquoi les pages se tournent avant que j'aie fini les chapitres?

Une page est belle et bien en train de se tourner. Celle de mes folles nuits, des heures passées à danser. Le Pulp était devenu une sorte de quartier général, de résidence de nuit pour moi. Je m'étais habitué à ces filles qui se regardent, s'abordent dans des attitudes ostensiblement masculines. Ces petits mecs en jupon qui roulent des mécaniques, et qui surement par bravade s'énervaient de voir des garçons investir leur univers. Je suis sorti bien des fois du Pulp avec des bleus sur les bras tant ma présence avaient semblé dérangeante, incongrue.
J'ai aimé Madonna au Pulp, j'ai aimé Paris Avenue au Pulp, j'ai aimé Catherine Lara au Pulp, j'ai aimé Magic Système au Pulp, j'ai aimé Jamelia au Pulp. Tout ce que je vivais prenait une dimension particulière là-bas, c'était un autre paysage, une autre peuplade, un autre idiome.
C'est triste de voir fermer une partie de soi-même, de voir filer le temps malgré nous. J'ai l'impression que dans ce livre ouvert, je ne parle que de ça, de la fuite de nos vies. Une fois de plus je suis ramené à cette réalité. Quand je passerai au pied de cet immeuble des Grands Boulevards, bientôt réhabilité en appartements, je me remémorerai ma jeunesse égarée.