mercredi, décembre 27, 2006

What a wonderful merdique day

Aujourd'hui, je pense avoir frôlé la journée merdique du siècle. Il ne manquait plus qu'un Airbus écrasé sur mon appartement pour que le tableau de ce 27 décembre 2006 soit du noir le plus profond.
J'ai voulu déjeuner. Pour ce faire, je me suis saisi de ma carte bleue avec l'intention de retirer une somme suffisante à pouvoir me nourrir et offrir un café à Caroll. Refus du premier guichet. Refus insistant du deuxième guichet. Angoisse... Heureusement, Dieu, ou la CGT (je ne sais plus très bien) a créé le ticket-restaurant et j'ai pu parfumer la galerie à la fougasse lardons-olives ce midi.
Puis vers 13h30, Caroll me rejoint à la galerie pour partager cette joie immense: la distribution de tracts dans les commerces des environs de la galerie. AUjourd'hui nous avons ciblé les cafés de la rue des Martyres qui font l'angle avec le boulevard de Clichy et dont le nom commence par un "F". Moralité: ça réchauffe. Mais là n'est pas la question. A notre retour, une forte odeur de plastique fondu envahissait la galerie. La fumée qui se dégageait du compteur n'était plus qu'un détail à ce stade du jeu. J'ai donc du appeler un électricien/ (prononcez bien le "slash") dépanneur, qui a bien compris ma détresse et l'urgence de la situation puisqu'il est arrivé deux heures et demi après mon appel... Deux longues heures passées dans le froid et le noir. Deux longues heures d'espérance qui se sont soldées par 150€ d'honoraires. Deux heures conclues par ce conseil: "Ne vous servez pas des fusibles qui sentent le plastique". Non! Sans déconner!!!???!!!
Je me suis donc retrouvé gros-jean comme devant après le passage de cet électricien de l'irréel qui doit connaître son métier autant que je maîtrise l'art délicat du makramé. Le tout baigné dans un froid de gueux. Ah j'aurais mieux fait de rester caissier-contrôleur! (notez bien l'emploi du tiret et non du /"slash", qui indiquerait deux fonctions bien distinctes, complémentaires, et non pas concomitentes).

jeudi, décembre 21, 2006

Condensé de vie...

Ah mais ça va très mal, ma Sucrette!!! Je ne viens plus te parler, je ne te donne plus de mes nouvelles. Le lien qui nous unissait se rompt lentement... Non, je ne peux me résoudre à cette fatalité!
Tout d'abord, je tiens à saluer nos acteurs français, qui au quotidien nous vendent du rêve, qui au jour le jour (d'aucun dirait "au jur le jur") s'ébrouent dans notre papier-bulle, qui semaine après semaine révisent leur texte sous le lit de Caroll.
Puis j'en viens à l'actualité majeur de ce mois de décembre, comme un peu tous les mois de décembre depuis ma naissance au moins: Noël! L'année dernière avait été catastrophique. L'édition 2006-2007 laisse place à un climat apaisé. Mes fréres et moi retournons au bercail. Comme dans les tranchées de Verdun, nous nous engageons à une trêve de Noël. Les conséquences de ce traité de non-agression vont se résumer à trois mots: prendre sur soi. Je pense que depuis la mort de ma grand-mère paternelle, personne n'est d'humeur festive à cette période de l'année, mais tout le monde a voulu masquer cette morosité derrière des guirlandes électriques et des boules en plastique doré. Chaque Noël ressemble un peu moins au précédent, les larmes noient un peu plus les assiettes de foie gras. Déjà le repas ne sera plus préparé par mon grand-père.
Mais je ne vais pas sombrer dans le déprime! Je suis un conjoint comblé! Pour l'instant tout se passe pour le mieux avec l'Homme, même si parfois je ne comprends pas les crises qui viennent le secouer. J'ai bien peur que ce garçon manque cruellement de confiance en lui et qu'il compte sur moi pour le rassurer. Pas de chance, bonhomme, chacun ses névroses! Fais comme moi, prends sur toi et attends que ça passe. Côte-à-côte, ça finira par passer de toute façon.

dimanche, décembre 03, 2006

Fragment d'histoire

Pourquoi me suis-je souvenu de cette journée passée avec ma mère et ma grand-mère? Pourquoi aujourd'hui ai-je en mémoire ce doigt pointé vers une grosse bâtisse du XIX° siècle, et les mots de ma grand-mère "le château de grand-père".
Nous étions à Chalonne-sur-Loire, ou Chemillé, je ne sais plus, et ma grand-mère nous a proposé un détour. Ni ma mère ni moi ne connaissions cette route, mais Bonne-Maman semblait suivre le chemin tracé par ses souvenirs. Puis elle nous a fait ralentir et nous avons frôlé un grand portail au travers duquel j'aperçu une grande maison de brique et de pierre. "Le château de grand-père".
Ce grand-père était en fait Pierre Masson, le grand-père de son mari. Orphelin, il avait été placé très tôt dans une ferme comme gardien de vaches. Mais le gamin avait les idées larges et rêvait de bâtir une fortune. Il commença par acheter une vache, à l'engraisser, puis la revendit. Il acheta alors un veau. A son tour il l'engraisa, la vendit puis acheta deux veaux. Et c'est ainsi qu'il devint maquignon, ou marchand de bestiaux. PLus tard, il acheta des fermes, des terres, des vignes, un commerce à son fils (mon arrière-grand-père). Il avait alors des envies de luxe et les fermes qu'il laissa à ses deux aînés étaient en réalité des propriétés très confortables pour l'époques, de grosses maisons plantées au milieux de dépendances. Puis sur la fin de sa vie, il entreprit d'acheter un château. Il fallait être bien orgueuilleux pour vouloir afficher sa réussite de façon aussi ostentatoire. Il mobilisa alors toute ses dernières énergies pour acquerir le château de la Jumellière. malheureusement, il mourrut, d'après ma grand-mère, la veille de la signature de l'acte de vente.
Par la suite, trois générations vécurent des fruits du travail de Pierre Masson et laissèrent péricliter la fortune familiale. Quand ma mère, petite fille, a connu les oncles paternels de son père, ils vivaient dans des cours de ferme boueuses menant à des maisons délabrées. Il reste de cette légende familiale comme un gout d'inachevé. Personne pour vouloir à nouveau rivaliser avec les elites locales, personne pour chercher à se tailler une fortune, personne pour oser rêver aux salons dorés d'un château du XIX° siècle. Qu'importe, le petit garçon que j'étais à l'époque n'a jamais oublié l'apparition de la Jumellière dans la saga familiale et continuera de songer à ce qu'à pu accomplir son ancêtre.