jeudi, juillet 20, 2006

La douceur amère des souvenirs

Hier soir, ma Sucrette, Frédéric a rêvé de toi. Une image liée à la fois à d'agréables souvenirs mais aussi à la déchirure de ta disparition.
J'en suis venu à me plonger dans les souvenirs, de tous genres, de tous ordres. Et il m'est apparu qu'il n'y a pas plus amère torture que celle des souvenirs. On s'accroche tous à des images disparues, à des instants, mais cette magie éphémère reste une erreur de la vie. Ces souvenirs viennent souligner combien le quotidien est souvent fade, plat, une étendue d'eau qu'aucune vague ne vient secouer.
Je repense à ma grand-mère que ses souvenirs d'une vie merveilleuse venaient hanter. Je repense à ma mère qu'une enfance en Afrique rend heureuse jusqu'à maintenant par sa seule évocation. Ces deux femmes ont vécu dans la mémoire perpétuelle, dans le passé ressurgi. Tous les jours, elles ont fait remonter à la surface de leurs yeux des photographies jaunies qui, alors qu'elles entouraient de rose leur vie au présent, égratignaient leur coeur. Tout ce qu'elles avaient vécu était révolu et n'apparenait plus à leur existance du moment. Je revois ma mère, les yeux perdus dans un flou mélancolique, à mes côtés et là bas au Sénégal.
Est-ce que ces souvenirs ne perturbent pas notre présent? Est-ce qu'il ne nous empêchent pas de vivre pleinement les petites joies du jour? J'ai parfois peur de courir après des souvenirs. Courir après un visage que j'ai aimé, courir après un lieu où, une fois, je me suis senti bien, courir après un rire. Le tout est de ne pas passer sa vie à courir, peut être. Je vais essayer de porter ma tête en avant plutôt que de la rejeté vers ce qui a déjà été vécu, et d'oser aller au devant des souvenirs, les construire pour demain.

lundi, juillet 17, 2006

Rapport action

Bilan du week end:
Film(s) vu(s): Les Berkman se séparent. Pas mal du tout. Je me suis reconnu dans cette famille où les deux parents manipulent malgré eux leurs enfants et l'image que leur progéniture renvoit d'eux même.
Chanson(s): Hayati Inta de Natacha Atlas. C'est la troisième de son tout dernier album. C'est plein d'influences gnaoua, de la musique du sud marocain et algérien. En plus, les paroles c'est tout ce qu'on rêve de dire à un mec (mais lequel???).
Télé: mon traditionnel Sous le soleil. Ca chauffe pour le mari (gay) de Laure. Mais ils s'aiment...! donc le monde peut bien s'écrouler, des guerres peuvent bien éclater, rien ne les séparera (sauf peut être un coup de foudre de Laure pour un nouvel acteur, mais je ne suis pas dans les secrêts du scénariste). Le maillon faible. Je ne sais pas pourquoi je regarde cette connerie, je n'arrete pas de pester contre la nullité des candidats.
Resto(s): un pauvre japonais avec Debby, Christine et mon pote Bouba. Y'a plus funky comme expérience culinaire, mais c'était un petit truc sans chichi, au débotté, à la bonne franquette...
Activité(s) sportive(s): et puis quoi encore?
Ménage effectué: un vague coup d'aspirateur. J'ai changé mes draps aussi... important ça
Expression(s) du week end: "ta mère en leuvrette"... Pas hyper classe, mais ça nous a bien fait rire Juliette et moi. Dans un tout autre genre, et pour citer Palais Royal de Lemercier "le petit monsieur est très menu".
Impressions du week end: Cette jeune fille qui est venu à ma caisse restera imprimée dans mes souvenirs. Elle était grande, fine, sa peau noire foncée ressemblait à de la laque de Chine. J'ai demandé d'où étaient ses origines. Naturellement elle était sénégalaise. Je n'ai pas pu retenir un "ça explique que vous soyez aussi belle" (meeeeerde! je vais virer hétéro!).
Idée(s) géniale(s) pour changer ma vie: Me trouver un mec. Lancer une nouvelle ligne de vêtements au logo "Mi-pute, mi-soumise". Faire définitivement la paix avec ma mère (jusqu'à ce qu'elle finisse par à nouveau me casser les couilles).

vendredi, juillet 14, 2006

Lendemain de fête


Hier soir, j'ai sacrifié au traditionnel bal des pompiers, en compagnie d'une folle troupe de joyeux drilles. Bien sûr, il y avait ma copine Juliette, et j'en profite pour t'en dire deux mots ma Sucrette. Car elle est plus que ma coiffeuse, ma bonne copine, ma confidante...

Juliette et moi nous nous sommes rencontré sur les bancs de l'université, à Nantes. Le premier contact a été plutôt froid, cette fille m'intimidait et lorsqu'elle m'a adressé la parole pour la première fois, au cours d'anglais de monsieur Cooper, ma réponse a été sèche, tranchante, sans appel. Juliette avait donc une impression assez négative de moi, ce qui ne nous empêchait pas de graviter dans le même noyau d'étudiants.

Et puis nous sommes allés à Paris suivre nos études. J'étais en collocation avec Nicolas, elle avec Céline, et tous les quatre nous voyions régulièrement autour d'un dîner. L'année qui nous a vraiment rapproché était la maîtrise. Peu de gens peuvent se targuer d'avoir autant glander que nous deux en maîtrise. En fait, j'ai découvert "C'est mon choix" cette année là, il y avait "Sunset beach" et ma télé a été celle de tous mes amis dépassés par leur travail de néo-chercheur. Juliette en faisait partie, et je dois avouer qu'avec elle j'ai commencé à bien m'amuser. A cette période là, j'avais facilement des coups de blues, et cette nana belle, intelligente, à l'aise dans les relations sociale m'intimidais autant qu'elle m'apportais de bonheur.

L'année qui réellement a fait de nous deux une team (pour reprendre une expression très personnelle), ce fut ma deuxième année de DESS, donc sa deuxième année de DEA. Le mois de juin nous a particulièrement accroché solidement l'un à l'autre. Nous n'avions plus d'argent l'un comme l'autre, et nous avons mis tous nos maigres revenus en commun afin de partager notre seul repas quotidien: une boite de conserve leadre price. Cette déchéance, nous en rions aujourd'hui, et sur le moment je pense que Juliette et moi avons senti que cette épreuve nous la traverserions à deux. Depuis, je pense qu'elle et moi avons un petit sourire ému, plein de nostalgie et d'écoeurement quand nous voyons une boite de choucroute ou de cassoulet leadre price.

J'ai eu peur parfois que nos chemins s'éloignent, que nos vies prennent des tours tellement différents que nous en serions réduits à ne plus nous comprendre. Mais je sais que jamais nous ne portons un regard critique, accusateur sur l'autre, et c'est je pense le secret de cette si belle amitié. J'ai beaucoup de mal à intégrer les gens à ma vie, j'ai toujours de la méfiance par rapports au sentiments trop vite exprimés. Mais j'avance avec certitude dans cette amitié avec Juliette, en sachant que toujours elle sera intégrée à ma vie. Bon, d'accord, je ne serai jamais le parrain de ses enfants, mais même ça elle l'a compris sans en garder de la rancoeur ou de la déception.

Vraiment ma Jujette tu es une personne remarquable, qui compte tellement pour moi. Tu estimes m'être redevable pour une période un peu sombre de ta vie que j'ai partagé avec toi, mais je n'ai rien fait d'autre que de rester fidèle à notre amitié.

Il y a peu de personne à qui je peux le dire: je t'aime.

dimanche, juillet 02, 2006

Allez les Bleus

J'ai parfois des amitiés difficiles à assumer. Quand Emilie m'a proposé de regarder un match de foot de la coupe du monde avec elle, je voyais déjà la pizza partagée chez elle, un peu de bière et de Martini, et beaucoup de cynisme. Quelle ne fut pas ma surprise de la rejoindre dans un café, au milieux d'une bande de supporters peinturelurés!
Donc on regarde ce France-Brésil, je mate un peu, je mate beaucoup les brésiliens (Kaka restera dans les annales), je suis complètement en décallage. La Marseillaise me donne des sueurs froides, les mouvements de liesse collective me font peur. Mais la France gagne, les gens autour de moi sont contents, et j'ai la faiblesse d'accepter de les suivre sur les Champs Elysées. Bien sûr, impossible d'y acceder, un nombre impressionnant de voitures bouchant toutes les artères. Donc nous finissons à pied et en métro (bondé, quel bonheur).
Très vite on comprend que la foule n'est pas vraiment là pour célébrer une victoire mais pour se dégriser des vapeurs d'alcool et se défouler quelque peu. Ma proposition d'aller danser au club Madam est donc acceptée assez rapidement. On danse, on danse, j'adore la musique là bas, la population est assez particulière (ambiance pouf friquée et minet du XVI°). La grande erreur a été de sortir de boîte au moment précis où les CRS chargeaient la foule pour débarasser les Champs. Je me suis retrouvé dans des petites rues périphériques, au milieux de casseurs, de touristes, de petits mecs de banlieue bien énervés par l'attitude de la police. Tant bien que mal, je suis rentré chez moi sous les gaz lacrimogènes, en me promettant de ne plus jamais tenter de partager l'amour du sport avec qui que ce soit.