jeudi, avril 27, 2006

Vie de putain

Tu vois ma Sucrette, je n'ai absolument plus rien à dire. Je passe mes journées à travailler, les heures se succèdent dans l'inconsistance la plus totale. Plus de musées, pas de cinéma, aucun livre ouvert depuis des semaines. Je sens mon esprit se rétrécir et les frustrations intellectuelles s'accumuler. Il parait que c'est ça une vie d'adulte.
De ce fait, j'ai l'impression d'avoir traversé une même journée qui aurait duré des heures et des heures. Il ne me reste qu'internet et son flot de discussions sans fonds pour me donner un semblant de vie sociale, voire affective.
J'ai tout de même envie de pousser un cri contre Nicolas Sarkozy. Son tout dernier discours sur l'émigration fait froid dans le dos. A vouloir séduire l'électorat le plus large, il pioche dans le programme du Front National, légitimant alors les idées qu'il affirme vouloir combattre. Si un élu de la majorité parlementaire adopte les positions des partis extrèmes, il donne l'occasion aux politiques d'extrème droite de se blanchir et d'entrer dans le débat démocratique. J'espère que les électeurs de droite seront bien conscient de ce danger énorme aux prochaines élections.

jeudi, avril 20, 2006

Ce frère autiste qui me fait tant rire

Mon grand frère Fredo (était-il utile de te le préciser ma Sucrette) est un personna ge bizarre, sorti du tréfond de l'hyper-espace...
Déjà, il est capable de témoigner son attachement à sa famille par des gestes gratuits et touchants. Il savait que ce mois-ci était pour moi synonyme de jeûnes répétés. J'ai dû manger, en tout et pour tout, pour à peu près 40€ dans le mois. Hier, j'ai reçu un colis que j'ai récupéré à la loge de ma gardienne. En voyant le nom de l'expéditeur j'ai tout de suite compris. Il avait pensé aux essentiel, aux indispensables de survie: café, olives, sucre, sauce tomate, et palets bretons.
Et puis il adopte souvent un langage jauni de vieux lord anglais. Les matins où il veut me faire plaisir, il descend acheter des "viennoiseries" à la boulangerie. Et aujourd'hui, il m'a parlé des "pantouffles" qu'il avait acheté. J'adore ces expressions sorties des armoires, je trouve qu'elles apportent tellement de poésie au quotidien.
Il est parfois difficile à cerner, violent dans sa façon de s'exprimer, cassant et blessant. Il est décourageant de mutisme dans bien des cas. Mais je sais, moi, qu'il a des actes d'amour envers sa famille, des actes que j'apprécie à la hauteur de son réel handicap social. Dodo, je t'adore, tu me fais rire!!! Ne change pas!!!! Ou plutôt si, essaie de partager avec d'autres tous ces petits cadeaux que recèle ta personnalité. Ouvre toi à ceux qui t'entoure et apprends à partager, quitte à te mettre en danger. C'était la leçon numéro 1, demain je t'apprends à faire une béchamelle.

mardi, avril 18, 2006

Mes nouveaux meilleurs amis


J'ai enfin reçu mes places de concert pour Madonna vendredi dernier, ma Sucrette!!! J'ai immédiatement prévenu Michel, qui est complètement excité. Ca va se déhancher c'est moi qui te le dis!
Et puis ce nouvel homme dans ma vie... Il est petit, mais il est comme un phare dans la nuit de ma vie, avec sa petite lanterne. Je l'aime déjà plus que les autres.
Voilà, aujourd'hui je n'ai strictement rien à dire. Rien de ma vie qui puisse éveiller le moindre intérêt, rien qui mérite qu'on sy arrète. Ah si! Hier Caroll m'a révélé que son médecin l'avait formellement reconnue puisqu'à chaque fois qu'il rends visite aux Impressionnistes, il la voit riant aux éclats avec son jeune collègue. Et là je me dis que parfois, Caroll, fille de ton père, nous allons trop loin. Mais c'est si bon de jouer à la famille Ingalls.

lundi, avril 17, 2006

Remèdes de grands-mères

A chaque probleme de la vie quotidienne, nos anciens avaient imaginé une réponse tirée des forces telluriques, en symbiose avec la Nature. Ils avaient pensé à beaucoup de choses mais pas à ton oeil dégueulasse, par contre, là on n'a rien pu faire, ma Sucrette. En revanche, pour un mal de ventre, pour s'attirer les faveurs du hasard, pour faire croître les récoltes, une foule de pratiques avaient cours dans nos campagnes.
_ Une échalotte frottée sur la tête favorise la repousse des cheveux (non, n'insistez pas je n'esaierai pas)
_ Une feuille de lierre dans une lessive de linge noir permet de conserver la couleur
_ Une gousse d'ail inserrée dans... le fondement écarte les vers
_ Une coquille d'huître dans les casseroles les prémunit du tartre
_ Un journal et de l'eau nettoient les vitres au mieux.
_ Couper les cheveux à la lune montante les fait repousser plus vite
_ Des pelures de pommes dans de l'eau bouillante désodorisent
_ En cas de constipation, se frotter les fesses avec du persil expédie immédiatement aux toilettes
J'espère que chacun ira de son petit conseil sur ce blog, histoire de constituer une armoire à talismans, un pharmacopée alternative.

mardi, avril 11, 2006

Il existe dans cette société, ma Sucrette, un espèce très en marge qu'on appelle l'artiste. On le croise furtivement, parfois sans le reconnaître. Il y a pourtant des indices pour les repérer.
D'abord, il y a celui qui joue la carte de l'évidence. Pour affirmer qu'il entre dans la catégorie des créateurs, il fait de son apparence une toile. La mèche de cheveux verte, l'ensemble en cuir ou encore l'écharpe bariollée sont autant de guirlandes et décorations dont il s'affuble.
Un deuxième type est l'artiste narcissique. Il vit dans son atelier, concentrer sur les questions qui l'animent. Le centre de sa production, c'est lui et lui seul. Il entre partout en se persuadant qu'il sera l'objet de toutes les discussions et de tous les regards.
L'artiste négligé est un genre très répendu également. Alors celui là, on le sent venir. Le fumet qu'il dégage annonce son arrivée, et il est proportionnel à son talent. L'ongle noir, le cheveu gras à l'excès, il a oublié l'usage du rasoir et de la savonnette. Je ne sais pas quelle corrélation il a établi entre l'hygiène et l'inspiration, mais le lien reste abscons à mes yeux. Peut être s'entoure-t-il d'un pellicule protectrice qui empêche toute interférence entre lui et les forces supérieures de la création.
On doit évoquer également l'artiste de circonstance, ou artiste opportuniste. Il ne sait pas exactement ce qu'il fait, ni pourquoi, mais ça plait. Alors il fait. Pourquoi vouloir mettre des concepts derrière des images? Les images, celles qu'il produit, sont là uniquement pour venir prendre la poussière d'un salon. Cet artiste est au fond plus proche de l'artisan. Il fait fonctionner ses mains, parfois ça tête quand il est confronté à un problème d'ordre technique. Mais ça volonté d'art se limite à des histoires d'esthétique, et il compte bien se limiter à ça.
Voilà ce que j'ai pu observer après quelques jours dans la galerie. J'ai toutefois omis d'évoquer des créateur réels, des âmes sensibles et supérieurs, capables d'absorber et de restituer les émossions en les conceptualisant. Ainsi m'est apparu Ibrahima Soumaré, un peintre sénégalais tout simple qui vient proposer son travail régulièrement à la galerie.

dimanche, avril 09, 2006

Je suis fatigué.... genre lassitude

Oui, nouvelle vie, nouveau rythme. Et nouvelle source de fatigue. Objectif numéro 1: quotiser pour ma retraite!!!
Je n'ai rien à dire de spécial aujourd'hui, si ce n'est que je jongle en ce moment entre la galerie où je fais mon stage et le musée d'Orsay. Finalement, rien ne me réjouit plus que les matinées passées chez moi en pyjama et les après-midis à flâner dans les rues de Paris au printemps. Et déjà j'appréhende la semaine de labeur à venir. D'autant que mon carnet mondain ne cesse de se remplir.
Lundi: 14h-19h30: galerie
20h30: blind date
Mardi: 11h-19h30: galerie
20h30: danse bretonne
Mercredi: 11h-19h30: galerie
20h55: La nouvelle star (Gaël est encore là!!!)
Jeudi: lessive chez Juliette le matin
17h-21h: musée d'Orsay
Vendredi: 10h-17h: musée d'Orsay
soirée: café avec Pascale
Pour ce qui est du week end, c'est l'inconnu qui prédomine: Luxembourg ou pas?

mardi, avril 04, 2006

Rue des plaisirs (le come back de la suite)

Oui mais voilà Sucrette, la rue Meslay a été bien plus encore.
La rue Meslay, c'était aussi gérer Cédric et Nicolas dans leurs périodes de pleine hormone... Je travaillais jusque tard à cette époque là. On me demandais, à moi, de téléphoner à des artisans du bâtiment pour prendre des render-vous avec des commerciaux... A moi, Philippe Maillet, handicapé de la communication on m'a obligé pendant sept mois à parler dans un combiné à des inconnus. Toujours est-il qu'après une de ces longues soirées de lutte avec la communication moderne, je rentre à l'appartement. Je pousse la porte et reste plongé dans le noir. Aussitôt deux voix lancent des grands "CHHHHHHHHUT!!!". Je distingue bien deux présences près de la fenêtre. Tiens, les rideaux ne sont pas tirés? Nicolas et Cédric, tout excités me tirent par le bras et m'amènent jusqu'à la fenêtre. Comme eux je regarde, mais je ne comprends pas immédiatement la raison de leurs gloussements. Et puis j'aperçois ce garçon, nu, étendu sur son lit, en train de se masturber. Une heure qu'il s'astiquait l'animal, et une heure que mes meilleurs amis attendait qu'il arrive à l'extase.
Après avoir percé l'intimité de ce jeune homme, il nous a été indispensable de savoir ce qu'il allait devenir. On l'a donc vu sortir tard le soir, seul, dans les rues de Paris; et se réveiller le matin, accompagné d'une jeune femme. Bien sur, cette présence féminine n'altérait en rien ses capacités masturbatoires.
La rue Meslay a aussi été le terrain de glande de pas mal d'étudiant d'histoire de l'art de la rue Michelet. Il était de notoriété publique que je préférais suivre les débats télévisuels d'Evelyne Thomas ou les épisodes de Sunset beach, plutôt que de me pencher sur les archives de l'architecture coloniale. Donc c'était un défilé permanent de gens, de jeunes filles à vrai dire, à la recherche d'évasion dans leur programme de recherche. J'étais le défouloir, la soupape de la cocotte minute. Du coup j'ai trouvé la motivation nécessaire à achever ma maîtrise à partir du mois d'avril...
Et puis rue Meslay, on savait s'amuser. Qui n'a jamais été présent aux soirées qu'on y donnait n'a pas connu le charme des réceptions mondaines. Entre Florence et Anne-Laure, c'était une sorte de compétition au snobisme. "Tout ce que je demande à un homme c'est de m'emmener à l'opéra au moins une fois par semaine!". "Qu'il m'entretienne, mais surtout qu'il ne soit pas trop présent!". Elles étaient si droles toutes les deux, et elles y mettaient tellement d'ironie.
Voilà, en résumé ce qu'il me reste de ces deux années perchées au quatrième étage du 62 de la rue Meslay

lundi, avril 03, 2006

Rue des plaisirs


Tu vois Sucrette, le passé me rattrape, et les souvenirs qui prenaient la poussière sont ravivés. Nicolas m'a demandé de te parler de la ru Meslay, et je m'exécute.
D'abord, notre rencontre avec cet appartement. Nicolas et moi arrivions de notre province occidentale, terre gorgée d'eau. Nous avions subi un échec cuisant Rive Gauche, qui avait rendu plus sérieuse notre recherche d'appartement. Et puis monsoeur Treslin était là, à nous attendre dans ce très beau 2-pièces du III° arrondissement. Les travaux laissaient à peine deviner de très beaux volumes et des espaces clairs.
Nous sommes donc allé signé quelques jours plus tard le bail de location. Je passerai sur la panne d'ascenseur le jour de la signature. Est-ce que quelqu'un nous a vu paniquer? Non, je ne crois pas; celui-là aurait vu deux pauvres choses craignant de voir leur dernier espoir de logement leur passer sous le nez. Puis est venu l'état des lieux. La jeune femme qui rédigeait le rapport nous a demandez où serait la chambre, et laquelle des deux pièces serait notre salon. Notre collocation n'était que platonique, voyons!
Le déménagement; la première nuit. Cette appartement était situé au 4° étage, en vie à vis avec un hôtel. Penchés à la fenêtre, le regard brouillé par les efforts déployés pour soulever tant de cartons, subitement notre attention a été capté par ce couple, dans la chambre en face de la mienne. Une femme, nue, nous faisant dos. Un homme face à elle. Tout est très flou, suggestivement dévoilé à nos yeux derrière un rideau vaporeux. Ces ombres chinoises s'animent, et la tête de la femme se penche. Nicolas me regarde, interloqué. Je le regarde à mon tour. Oui, c'est bien d'une félation qu'il s'agit!
Bienvenu à la rue Meslay.