mardi, février 28, 2006

happy calorie day!!!

Ma Sucrette!!! C'est Mardi Gras aujourd'hui. J'ai toujours adoré cette fête, et surtout les recettes qui l'accompagnent. j'adorais rentrer de l'école et sentir les bottereaux frire dans la cuisine. Ma maman en préparait des pleins saladiers que l'on métait des jours à vider.
Bottereaux nantais:
2 oeufs
100g de sucre en poudre
100g de beurre fondu
500g de farine
1 sachet de levure chimique
Quelques gouttes d'essence de vanille ou 1 cuillère à soupe d'eau de fleur d'oranger
_Battre les oeufs avec le sucre. Y ajouter le beurre fondu et l'essence de vanille
_Ajouter la farine mélangée avec la levure
_Laisser reposer une heure au frais
_Etaler la pâte sur une épaisseur d'environ 1cm et la découper en losanges que l'on fait frire dans de l'huile bien chaude
Ces jours là, nous allions à l'école avec nos déguisements, et l'après-midi toute l'école défilait dans les rues du village. Je me souviens ce cette année où ma mère m'avait confectionné un costumede gitane. J'étais si fier de l'arborer rue de l'église, rue de la mairie, rue du bourg...
Au carnaval, on revêt une autre personnalité, on se travestit et on s'abandonne à vivre ce qui nous est interdit le reste de l'année. Et bien j'avais 8 ou 9 ans et j'avais eu le droit d'être cette gitane que je rêvais d'être.

lundi, février 27, 2006

Regard sur un parcours

Je ne sais pas pourquoi, ma Sucrette, mais cette recherche d'emploi m'amène à réfléchir à ce qu'a été mon parcours scolaire.
Tout petit, j'avais des facilités, j'étais plus éveillé qu'aujourd'hui, et mes instituteurs pensais que j'étais surdoué. Il aurait fallu que je subisse des tests, au risque de quitter ma maman, ce qui fait qu'elle s'y est opposé. Donc j'ai avancé, sans heurts, et sans qu'on se pose des questions sur mon avenir. En entrant au collège, on savait que j'aurais mon BEPC; en entrant au lycée, on prédisait que j'aurais mon baccalauréat; en entrant à l'université, la maîtrise m'était acquise.
C'est à ce moment là que les choses se sont gâtées. Je détestais ces heures passées dans les cartons d'archives, mais il fallait m'y résoudre puisque c'est ce que l'Ecole avait prévu pour les enfants comme moi. Ca a été une année de souffrance, mais j'en suis venu à bout. J'aurais alors pu mettre un terme à mes études, mais je m'étais construit autour de cette identité du bon élève. Donc DESS, puis Ecole du Louvre.
Et plus pernicieux, je pense que l'Ecole véhicule des schémas sociaux pour les bons comme pour les mauvais élèves. La réussite scolaire est sensé amener à un meilleur travail, avec la femme, les enfants et le chien qui vont avec. Evidemment, c'était très différent de mes aspirations, et je pense aujourd'hui que j'ai beaucoup subi ces présupposés pendant des années, sans les remettre en cause.
Tout ça n'est pas pour justifier ma difficulté à m'inserrer dans la vie active, dans al vie sociale, mais je pense que ça l'explique en partie. A moi maintenant de trouver les clés pour me construire un parcours choisi et assumé.

jeudi, février 23, 2006

Je hais cet homme


Je déteste Jean-Pierre Pernaut. Cet homme cristalise les dérives du journalisme poujadiste, centré sur une vision complètement sclérosée de la France et des attentes du télésepctateur.
Toi même, Sucrette, tu as pu observer ce qu'est la vie rurale, dans mon petit village d'à peine 1500 habitants. Des gens qui regardent la télé par satellite, qui lisent les Best Sellers du moment, qui travaillent dans l'informatique. Bref, la vie à la campagne n'a pas le retard sur la modernité tel que pourrait le laisser croire le journal télévisé de TF1 chaque midi.
Comme dans les villes, la mal-bouffe investit le pré; il y a bien un Mac Do' à Ancenis. Comme dans les villes, l'anonymat gagne; moi-même je n'adresse pas de bonjour quand je croise madame garreau quand elle va chercher son journal au café des sports. Comme dans les villes, les gamines s'habillent en gippsy-putes, en "lorita". On pourrait déplorer le fait que le monde rural imite les dérives de la société moderne. Moi cela me rassure. C'est la preuve que les campagnes ont cette capacité à évoluer. Il y a bien aujourd'hui un franco-syrien, un algérien, un petit africain dans mon village. Tout finit par arriver et tous finissent par l'accepter.
Alors monsieur Pernaut, cessez de donner l'image d'une campagne réceptacle des traditions. Là aussi elles disparaissent. Cessez de nous laisser croire que les bonnes valeurs françaises résistent à l'abri des champs de cholza. Ne nous dites plus que les régions s'accrochent aux pratiques d'antan. Le villageois en sabot du fond de la Creuse n'est pas représentatif de l'évolution des régions, et encore moins de l'évolution de la population française.

mercredi, février 22, 2006

Je suis en train de lire un livre très intéressant sur l'histoire de la société coloniale française au Maghreb. ce livre de Daniel Rivet révèle notamment la manière violente avec laquelle la france s'est emparé d'un territoir autonome, à grands ranforts de tortures et de massacres attroces. Tout cela me porte à m'interroger sur les conséquences de ces actes sur notre présent.
Je ne peux pas m'empêcher d'établir un lien avec l'intégration difficile de certains Français de souche maghrébine, et leur rejet de la société à laquelle ils appartiennent par le fait historique. Cette introspection nécessaire de la France sur les entrailles de son histoire récente est nécessaire dans le sens où elle peut amener à un effet cathartique. Il est temps de laisser s'exprimer les passions, les rancoeurs accumulées par des générations de déracinés. Même si cela doit conduire à des manifestations violentes, condamnables mais tellement justifiées.
Et nous Français de souche dans tout ça? A nous de comrpendre les erreurs de nos grands parents, de nos gouvernements, pour accepter de regarder la part sombre de notre modèle d'intégration, tant loué jusqu'ici.

lundi, février 20, 2006

Ces moments qui font sourire

Aujourd'hui, je rencontrais un garçon pour la première fois. Angoisse de déplaire, peur panique de tomber nez à nez avec une face disgracieuse, mon coeur n'était que palpitations. Il arrive, très mignon, me laissant rougissant et tétanisé.
La journée se passe de petit déjeuner en déjeuner, et nous décidons de manger un falafel. Un sandwich garni de choux, d'oignons et de persil, quoi de plus régalant qu'une touche d'exotisme dans ces moments d'émotion. Au gré de la balade, nous vient l'idée d'aller au cinéma. Tout allait pour le mieux, n'était cette haleine chargée contre laquelle nous avon tenté de lutter à grands renforts de réglisses et de fraises Tagada. Mission remplie, ou peu s'en faut. Après la scéance, je dois le quitter, mais loin des témoignages d'affection que je pouvais espérer, les adieux sont pour le moins expéditifs. Qu'à cela ne tienne, le charmant garçon rejoindra le rangs des rendez-vous manqués, pour l'heure seuls comptent les relans d'oignons qui me harcèlent.
C'est là que ma journée s'éclaire d'un sens nouveau. Brosse à dent en main, je m'apperçois qu'une feuille de persile est restée coincée entre mes dents depuis le midi. Un rire m'assaille, qui exprime toute la gêne et le ridicule que je peux ressentir en pensant à ses moments où le jeune garçon devait se plonger dans cette feuille de persile plus que dans mes yeux. Je ne peux donc décemment pas lui en vouloir de ne pas avoir tenté un rapprochement charnel.
Moralité: bien choisir son restaurant pour un premier rendez-vous, ou alors s'en tenir à une anorexie stricte.

dimanche, février 19, 2006

Du strass, de la paillette, que diable!!!


Ma Petite Sucrette, j'imagine que de là où tu es, la vie manque de fantaisie, de couleurs et de brillant. Je sais que le Paradis des chats est beau, lisse, sans vague, donc terriblement ennuyant, et je vais donc t'envoyer quelques images qui devraient te redonner le goût de la vie éternelle.
Le kitsch, c'est ma passion. Le kitsch dans le sens large du terme, appliqué aussi bien aux apparences qu'aux caractères. Et la quintessence de cette valeur, c'est l'Indian way of life selon moi, je veux parler du cinéma Bollywood. On y voit des femmes éplorées se consollant le temps d'une danse endiablée, entourées d'une masse de saris s'agitant tout autour. Les hommes et les femmes surgissent de partout pour entourer la belle héroïne, toute dans ses pensées et trop occupée à chanter son amour impossible à la face du monde. Ca bouge, ça chatoie, ça fait des sourires épanouis, ça prend des epressions de joie excessive. Tout y est poussé à l'extrème et c'est ce qui rend ce cinéma à la fois décallé et séduisant.
Parfois, dans le métro, je me mets à rêver. La prochaine station est devenue rose, jaune, orange. Les usagers sont habillés en saris clinquants, ouvrent les portes des rames et s'engouffrent en chantant des mélopées sucrées. Les projecteurs sont braqués sur moi et suivent ma chorégraphie. Une danse éfreinée vient animer le métro, une sorte de joute entre cette foule colorée et moi. Je tourne autour des barres du wagon, je saute sur les sièges, des visages rieurs se collent aux vitres du train, une musique grinçante mais entrainante retentit de partout.
C'est la mélodie du bonheur version orientale. J'aimerais tant qu'elle soit jouée dans mes journées apr moment.

mardi, février 14, 2006

Fiche N°4: l'ancêtre

Celui là est gratiné. Impuissant, sénile, il me touche droit au coeur et me renvoie à l'enfant qui reste en nous et se réveille au soir de nos vies.
NOM: Mougeot, Brossard, ...
PRENOM: l'Ernest, le Maurice, Gégé (diminutif de Roger, bien sur)
DATE ET LIEU DE NAISSANCE:ohhhhhhh.... il y a bien longtemps, sur la table de la cuisine
PHYSIQUE: Il a de beaux restes, pépé, mais il n'est plus guère vaillant. Sa jambe lui fait mal les jours de pluie, il faut lui parler au creux de l'oreille, et parfois il s'oublie... Merci lybra de Tena
ADORE: L'Histoire, le général De Gaulle, Derrick
DETESTE: Le jeune.... qu'il aille au diable avec sa musique de sauvage, sa coiffure de sauvage (dans notre temps on avait une bonne mise), ses vêtements de sauvage (sa mère peut pas lui mettre un point sur ton panthalon pour repriser le trou?)
MUSIQUE: Franck Mickael, Yvette Horner, et toutes ces vedettes qui nous chantaient les "Viens Poupoule", "Ma Tonquinoise", "La java bleue"
FILMS: Le progrès c'est moderne, mais c'est pas pour lui. Il s'est arrété aux images fixes
PHRASE FETICHE: "Maman! Où j'ai mis mes dents???"

lundi, février 13, 2006

Quoi te donner comme nouvelles, ma Sucrette...? Je vis un peu ma vie au ralenti en ce moment, j'essaie d'apprécier chaque grain qui tombe au fond du sablier. Vivre pour moi, sans laisser les considérations extérieures interférer sur ma mer de tranquilité. C'est un privilège qui n'aura qu'un temps, mais je le savoure pour l'instant. J'aimerais parfois que mes journées ne soient que des nuits passées à chauffer les pistes de danse, la tête vide. Doux rêve.
Raconter mes journées est sans intéret, mais je pourrais te parler sans fin de l'appaisement et du détachement que je ressens ces derniers mois. Il y a bien quelques nuages dans ce paysage, quelques dissonances dans ma mélodie du bonheur. Je dresse quelques constats amers par exemple sur la difficulté de rencontrer quelqu'un. Plus les années passent, moins je me sens capable de produire l'effort nécessaire. Plus les années passent, et plus les réseaux de rencontre se restreignent. Plus les années passent, et moins il y a de célibataires dans la place (scandale des plus honteux: ceux qui restent sur le carreau ce sont les perles rares, trop précieuses pour qu'on les assemble avec de la verroterie... hein ma debby?).
J'ai si peu envie de parler de moi en ce moment; je le fais déjà trop à travers ce journal que je t'écris régulièrement. Je vais cesser de regarder mon reflet dans l'eau, de consigner la fleur de mes pensées dans l'herbier quasi-journalier que je te dédie. Je tire ma réverence pour aujourd'hui.

mardi, février 07, 2006

Fiche N°3: l'alcoolique

Dans la droite lignée de la fiche précédente, je m'attaque à l'alcoolique.
NOM: Dutronc, Léautard,...
PRENOM: inaudible, on ne comprend rien monsieur, articulez s'il vous plait
DATE ET LIEU DE NAISSANCE: incapable de s'en souvenir, mais c'était quelque part, il y a un moment...
PHYSIQUE: l'oeil vitreux, le poil gras, le ventre gonfflé... et pourtant il a été beau cet homme
ADORE: le bordeaux, le whiskey, le parfum ou l'ether à défaut
DETESTE: la mer, les lacs, les rivières (trop d'eau, beaucoup trop d'eau)
MUSIQUE: Gainsbourg a écrit des trucs pas mal, et dans un état de divine ébriété
FILM: le rôle de Blanche dans Un tramay nommé désir, Pour l'amour d'une femme (bien qu'il soit incompréhensible que cette femme lutte contre l'aclool)
PHRASE FETICHE: "Tuuu bveux mâââ photo...?....hic!"

Fiche N°2: le pervers

Voilà, j'ai dressé mon premier portrait type, ma première fiche. Comme tu ne le sais pas encore ma Sucrette, j'habite tout près du Bois de Boulogne. En m'y promenant je crois des gens de nature très différente, et dimanche dernier, j'ai traqué le pervers.
NOM: Dutrou, Ramette et autres...
PRENOM: quelque chose qui sent la DDASS ou la famille d'accueil
DATE ET LIEU DE NAISSANCE: peu importe, il n'a pas d'age et pas d'origine géographique
PHYSIQUE: un léger embonpoint, une calvitie naissante, l'oeil embrumé et la face rougeaude
ADORE: Lolita (de Nabukov), se promener vers 16h30 à la sortie des école, les impers de Colombo
DETESTE: son psy, sa mère, l'hopitâl
MUSIQUE: "Moi Lolita" par Alizée, "Je suis libertine" par Mylène Farmer, "Fais moi mal" de Boris Vian
FILM: Lolita de Kubrick (ça devient obsessionnel, c'est là le problème...), Le magicien d'Oz
PHRASE FETICHE: "Viens avec moi derrière l'arbre, je te montrerai un petit oiseau"

vendredi, février 03, 2006

A l'attaque

En allant sur ma Bible on line, Glamour.com, je suis tombé sur cet article qui va révolutionner ma vie. Depuis sa lecture, ma Sucrette, de nouvelles perspectives s'ouvrent à moi.
Je vais donc appliquer ces conseils à la lettre, et dresser un listing, un "fichier clients" de mes proies potentielles. Et je vais même appliquer ce concept à toutes mes relations, tous mes contacts. Réduire chacun à une fiche synthétique qui compulse les caractères principaux d'une personne.
Je vais donc commencer avec moi.
NOM: Maillet
PRENOMS: Philippe, Pierre, Lucien
DATE ET LIEU DE NAISSANCE: le 02/06/79 à Ancenis (44)
PHYSIQUE: "whouah le mec!!!"
ADORE: les Feux de l'Amour, le tricot, le mille-feuilles
DETESTE: Tony & Guy, le sport, la sardine
MUSIQUES: Samira Saïd, Madonna, Assalah Nasri
FILMS: The pillow book, Les secrets professionnels du docteur Apfelglück
PHRASE FETICHE: "Cette nana du Mac Do' c'est vraiment une sale pute"

mercredi, février 01, 2006

La mémoire coupable

Il est 21h45, je regarde Arte, une émission sur la colonisation française. Pourquoi ressenté-je un malaise, un sentiment de culpabilité à travers ces vieux films en noir et blanc montrant des écoles de brousse, des Français aux terrasses des cafés d'Oran, ou des bateaux rompant à jamais leurs attaches en Afrique?
Je suis coupable au nom de la France, comme tant d'autres, et je me sens sale d'appartenir à un pays qui a perpétré le ségrégation. Je vois des images des expositions coloniales où s'exposaient nos bons Noirs, nos braves Arabes, tous sauvages qui trouvaient le salut grace à l'entreprise coloniale française. J'entends les discours raciaux des politiques d'alors, et le peu de résistance à cette injustice.
Et puis je suis coupable au nom de ma famille. Je suis coupable de laisser la cousine de mon grand-père parler de "nègres". Je suis coupable de ne pas réagir lorsque ma mère ma dit combien l'Afrique peut regretter le départ de la France. J'ai passé mon enfance à entendre parler du Sénégal où ma mère a vécu lorsqu'elle était petite. Je n'en gardais pendant longtemps que l'image d'un petit Eden, d'un pays merveilleux où tous, Noirs et Blancs vivaient heureux les uns à coté des autres. Et puis un jour j'ai compris que la vision de ma maman était biaisé, tronquée par ses yeux de petite fille. Ma tante m'avais parlé ce jour là des cours d'histoire où on faisait entrer de force dans les jeunes têtes noires que leurs ancêtres étaient les Gaulois. J'ai alors compris que la vision idyllique de ma mère avait pris quelques distances avec la réalité.
Mais je ne peux pas m'empêcher d'avoir le coeur serré et le regard mouillé quand je vois des images de rapatriements de Pieds-Noirs. De l'arrachement à la terre qui a modelé ces hommes et ces femmes il se dégage un sentiment de gâchis. Des vieilles femmes que l'on voit, en pleurs, débarquant à Marseilles l'air hagard, des enfants qui grandiront dans la nostalgie d'un pays qu'ils ne verront plus, la violence d'un divorce de deux peuples qui avaient appris à se tolérer. Je m'identifie à l'évicération des apatrides, je ressens comme eux l'amputation de leur histroire et de leurs repères. Encore une sensibilité que j'ai du hériter de ma famille, je suppose.